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- Patrick Locqueneux
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Fontenille Menorca :
Torre Vella
À Fontenille Menorca, deux hôtels Relais & Châteaux se côtoient: Torre Vella et Santa Ponsa. Sur plus de 300 hectares, ils symbolisent les richesses florales, minérales et architecturales de Minorque. Cap sur la « finca » de Torre Vella à l’ambiance naturelle et bohème au milieu des oliviers…
À Fontenille Menorca, deux hôtels Relais & Châteaux se côtoient: Torre Vella et Santa Ponsa. Sur plus de 300 hectares, ils symbolisent les richesses florales, minérales et architecturales de Minorque. Cap sur la « finca » de Torre Vella à l’ambiance naturelle et bohème au milieu des oliviers…
Ouvert en été 2019 par les Domaines de Fontenille, Torre Vella fait partie de ces domaines agricoles à la beauté sauvage, odes à cette ruralité retrouvée à l’aune d’un siècle en quête de sens.
Grâce à une rénovation d’envergure, la « finca » minorquine classée « bien culturel d’exception » a gagné une évidente modernité, à l’instar de ses anciens boxes transformés en de superbes suites avec bassins privatifs, sans se départir de sa nature. Rien ne vient y trahir son attachement à la terre. Accessible au détour d’un chemin comme seule Minorque sait les accueillir, bordé de ces murs de pierres sèches appelés « tancas », elle déploie ses charmes entre champs de luzerne et d’orge, palmiers sauvages, chênes verts, oliviers argentés, figuiers et pins embaumants à perte de vue jusqu’à la mer se laissant admirer au prix d’une balade bucolique à travers la garrigue odorante.
Le terrain de jeux de cet « agroturismo » aux accents de bohème faisant contraster la rousseur de la terre avec la blancheur de l’architecture et révélant au passage un monde végétal tout en douceur et en affleurement se veut un choc esthétique dont l’exemple le plus réussi en est sans doute le vaste bassin principal serti au milieu des labours, avec ballots de paille en perspective et océan de plumes en pourtour.
Accessible par une série de passerelles en bois, le reliant à de délicieux ilots abrités par de larges parasols aux tonalités neutres, il a des allures d’abreuvoir dans une savane imaginaire où prédomine la joie simple et immédiate d’être en prise directe avec la terre. En battre le sol, en caresser les murs pierreux ou chaulés, étreindre les oliviers et effleurer les foins, compter les papillons ou les coccinelles venus en nombre y déployer leurs ailes dans la lumière est sans prix.
Sur ces arpents arides et rustiques brûlés par le soleil, on voudrait pouvoir s’y perdre et laisser le temps s’y figer comme dans un tableau de Millet si la cuisine essentielle d’Albert Riera ne nous rappelait à la réalité à intervalles réguliers. L’ibère n’a pas son pareil pour sortir dans la lignée d’un petit déjeuner aussi délicieux que généreux des assiettes aussi simples que percutantes dans un registre pile dans l’air du temps et renouvelé quotidiennement en fonction des productions du domaine ou des arrivages du marché.
Ses rillettes de sardines citronnées aux agrumes du jardin ou son « SOS », cette friture d’éperlans couronnée d’un aïoli monté au siphon donnent aux tables de bois planquées à l’ombre de la treille, dans l’ancienne étable agrémentée d’iconiques oreilles de figuiers ou à découvert dans la cour intérieure inondée par la lune le soir venu, un immanquable allant… L’équipe n’est pas en reste distillant le charme des premières fois et l’assurance des bonnes maisons que suggère la fleur de lys épinglée au corsage brodé des demoiselles ou au polo des messieurs.
Torre Vella, la rurale, se veut bien plus qu’une jolie pastorale.